28 septembre 2006
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A gauche: Serge Tomé, Yves Brillon, Monique Lachapelle A droite: Christine, Richard, Neko Au milieu: Daniel Py. (Cliquer sur l'image pour obtenir une photo plus grande) |
J'ai déjà eu l'occasion de dire tout le bien que je pensais du blog Point de mire de nos amis québecois Yves Brillon et Monique Lachapelle.
Yves est aussi un contributeur assidu sur la liste de diffusion haiku-fr et membre de l'AFH. Nous avions eu l'occasion de sympathiser par courriel, sur la liste et à travers les commentaires que nous laissons sur nos blogs respectifs. Le premier commentaire sur Manteau d'étoiles était d'ailleurs un message de bienvenue d'Yves.
Yves et Monique étant de passage à Paris, nous en avons profité pour nous rencontrer enfin "en vrai" et dîner aux Saveurs, un restaurant du 14è arrondissement qui mérite d'être cité pour sa chaleur, la qualité souriante de son service, ainsi que pour la finesse de sa cuisine, l'onctuosité de sa purée maison et la taille de sa profiterolle géante!
Serge Tomé avait pu nous rejoindre, ainsi que Neko et Daniel Py. Yves est arrivé avec des recueils de haïkus du Canada et Daniel avec des exemplaires dédicacés de son petit dernier Fourmi dans l'ascenseur. J'ai été très touché de cette délicate attention, et nous voilà donc partis pour un dîner des plus sympathiques, sous l'oeil de mon épouse Christine, qui n'avait encore jamais participé à une telle soirée. Il n'était pas question d'une séance de travail passée à écrire haïkus ou renkus, juste un dîner convivial pour faire connaissance et discuter à bâtons rompus de choses et d'autres mais surtout de poésie!
Serge soulignait le côté social du haïku, poème qui s'échange facilement, surtout sur Internet, et sur lequel les autres haïjins réagissent et font des suggestions. C'est sans doute la seule forme d'écriture aussi conviviale, découlant d'une longue tradition d'écriture collective où un Maître enseigne, comme Bashô et son école, ou encore de poèmes liés écrit par plusieurs participants. Le haïku, poème ténu et sans parti-pris de la part de son auteur, laissant place à l'imaginaire et au vécu du lecteur, se prête bien à cet échange qui me paraissait au début si effrayant.
Une soirée chaleureuse et détendue, à l'image des convives présents, touts passionnés mais tolérants, pour qui le haïku est prétexte à rencontrer d'autres passionnés et à échanger en toute amitié et dans le respect mutuel des idées et conceptions parfois différentes, mais c'est justement ce qui fait la richesse du haïku francophone. Ardent défenseur de la chose, Serge soulignait aussi l'importance de telles rencontres informelles qui montrent aussi la vigueur et la santé du haïku francophone face à l'énorme production anglo-saxonne. Une production selon lui un peu trop uniforme, lisse et "politiquement correcte" qui pourrait bien imposer si l'on y prend garde, cette conception du haïku comme un standard de fait par un regrettable effet de masse.
Gageons que ce ne sera pas le cas tant qu'existeront tous ces sites, blogs, recueils, associations de qualité et que des passionnés continueront à échanger, par Internet ou en direct, des haïkus venus du coeur.
Merci à toutes et à tous d'être venus, et à bientôt sur la toile ou autour d'une table ou d'un zinc pour refaire le monde en haïkus.