Il est donc parti.
Bien évidemment, le monde en deuil va retentir d'un unanime concert de louanges pour un homme au destin exceptionnel. Facile, le personnage est si consensuel.
Je ne suis pourtant pas certain qu'on mesure à sa juste valeur ce qui pour moi est le principal mérite de Nelson Mandela : avoir su pardonner.
Il aurait été si facile de laisser les victimes d'hier se muer en bourreaux et d'alimenter le cycle éternel de la vengeance. Les Boers avaient eux-mêmes été opprimés avant que leurs descendants ne se muent en oppresseurs. Mandela a su sortir son pays de ce cercle vicieux pour faire de l'Afrique du Sud cette nation arc-en-ciel dont il était à juste titre si fier.
L'une de mes amies a écrit dans son statut Facebook que Mandela était un bodhisattva. Dans le bouddhisme, un bodhisattva est un être qui a atteint l'éveil, donc l'état de bouddha (qui signifie littéralement "éveillé" en sanscrit). Il pourrait donc rompre la samsara, le cycle des réincarnations, et rejoindre le divin.
Au lien de cela, le bodhisattva décide de se réincarner à nouveau pour aider l'humanité souffrante à travailler à son éveil. Je suis d'accord, Mandela était de cette trempe.
après la pluie des larmes
l'arc-en-ciel
un lion vient se coucher
au pied de l'arc-en-ciel
son sourire demeure
dans chaque arc-en-ciel