A l'époque où Marcel participait à la liste haiku-fr, ses haïkus et senryûs frappaient déjà par une concision remarquable, due à un choix soigneux des mots. En général, cela allait de douze à quinze syllabes maximum, avec un précision redoutable.
Depuis, désirant échapper à toute contrainte formelle, Marcel poursuit sa recherche avec ce qu'il appelle des fragments sur son site Moments Ouverts à la Poésie Minimaliste (d'où sa signature: MOP).
A la question de savoir s'il s'agit encore de haïku, Marcel me répond directement dans le fragment 1149, que je cite ici:
On ne peut pas mieux dire. Et ces fragments peuvent briller comme le mica dans du granit, c'est à dire d'un éclat insoutenable au milieu de la grisaille:
Senteurs de serpolet
cris de corneille
L'immédiat
n'est que bruit de torrent
Des hommes souffrent
et j'écris des haïkus du silence !
L'arc de bruits
les tondeuses dévorent
J'entends tronçonner et rire
un sapin tombe
Ces quelques exemples donnent une idée de ce qui vous attend sur ce site que je vous encourage vivement à visiter. Je n'en dirais pas plus, on ne disserte pas sur le silence, il faut l'éprouver par soi-même, goûter sa saveur délicate.
Les fragments de Marcel portaient autrefois un titre. Bien qu'écrit après le fragment qu'il chapeautait, je trouvais que ce titre ressemblait parfois à une "première ligne" deguisée qui reconstituait ainsi le ternaire du haïku. Depuis le fragment 1171, Marcel a supprimé le titre, et seul reste le fragment dans sa force pure. Je vous le répète, allez lire Marcel. Vous en reviendrez étonnés, troublés, peut-être un peu déstabilisés, mais pas indifférents.
goûtant la saveur délicate
du silence