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Manteau d'étoiles, l'haïku-blog de Richard

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Ce blog est né d'un haïku. Le voici ...

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Manteau d'étoiles



Bienvenue sur le blog haïku de Richard (alias Yamasemi), principalement consacré au haïku et au senryû, un style de poème court venu du Japon.

Découvrez mon itinéraire dans l'écriture, une présentation des Maîtres du haïku et mes propres haïkus et senryûs au fil des jours. Vous trouverez plus d'informations sur ce blog dans la page d'aide.

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4 avril 2006 2 04 /04 /avril /2006 16:58
La métaphore dans le haïku! A priori, la question ne se pose même pas: la plupart des sites ou ouvrages que l'on peut consulter vous diront qu'on ne fait pas de métaphore dans un haïku.

La métaphore est un procédé littéraire occidental. Lorsque j'étais enfant, on m'avait appris que c'était une comparaison où l'on supprimait le mot "comme". C'est sans doute un raccourci un peu brutal, mais plutôt efficace. En fait, la métaphore emprunte tant de visages que la définir reste un tour de force .

Quoiqu'il en soit, la métaphore éloigne le sujet de sa description, puisqu'il s'agit d'une image. Hors, le haïku selon Bashô, c'est "ce qui se passe ici et maintenant". Hors de question de s'éloigner de cette réalité, donc. En outre, puisqu'il s'agit d'une image, elle fait inévitablement appel à un contexte culturel particulier, ce qui restreint son universalité, sauf si on fait appel à des archétypes.

Enfin, la métaphore peut  devenir grandiloquente, boursouflée, monstrueuse, un véritable éléphant dans le petit magasin de porcelaine du haïku avec ses dix-sept syllabes.

Exit donc la métaphore? Pas sûr ...

On avait relevé, sur la liste haiku-fr, deux métaphores dans deux de mes haïkus (le sourire et la nage de l'ombre). Quoique brèves et légères, elles ont soulevé la question de leur côté trop occidental. Hors, voici quelques haïkus classiques où la métaphore est pourtant bien présente:

les petits poissons blancs
ne dirait-on pas tout à fait
l'esprit de l'eau qui court?
(Raizan)


même mon ombre
est en pleine forme
premier matin de printemps
(Issa)


Plus précisément, ces haïkus personnalisent parfois des phénomènes météorologiques, des choses inanimées ou des êtres vivants. Ainsi celui-ci, dont la première lecture m'avait littéralement cloué sur place:

je lève la tête
l'arbre que j'abats
comme il est calme
(Issekiro)


Quelle merveille. Comment mieux rendre ce contraste entre l'arbre peut-être multi-séculaire, le témoin de l'histoire, et qui s'apprête à tomber sans broncher sous les coups de l'être humain, dont la vie est si brève mais qui peut faire tant de dégâts. Comment mieux rendre ce sentiment de gâchis face à la nature détruite. Cette personnalisation de l'arbre, qui reste calme, comme s'il pardonnait déjà à son bourreau, me parle. Je ressens même la culpabilité du bûcheron, constatant le contraste entre ses coups agressifs, mortels, et le magnifique détachement de sa victime. Seule une métaphore pouvait ainsi, dans le format obligatoirement court du haïku, me suggérer tout cela. Peut-être y verrez-vous tout autre chose, c'est un signe de richesse et l'indice que ce haïku est réussi.

Enfin, je terminerai par ce splendide poème de Buson, qui accumule les interdits avec une personnalisation et deux métaphores:

avalant des nuages
puis recrachant des pétales
le mont Yoshino


Le mont Yoshino, dans la région de Nara, est célèbre dans tout le Japon pour la beauté unique de ses cerisiers en fleurs. Il a été chanté par les plus grands poètes et représenté par les plus grands peintres (dont Buson lui-même). Ici, le mont Yoshino est personnalisé, il avale les nuages et les restitue sous la forme des pétales de cerisier. Difficile de faire plus métaphorique!

Comment les auteurs classiques ont-ils pu recourir à ce qu'ils critiquent par ailleurs? Je pense que l'une des explications tient au shintoïsme, la religion locale, subtil mélange de polythéisme et d'animisme. Les dieux, les génies sont partout au sein de la nature, dans les arbres, les eaux. Tout est ainsi susceptible d'avoir une âme et d'être vivant. La personnalisation et la métaphore deviennent ainsi presque naturels. Ainsi le mont Yoshino est-il considéré comme la demeure des dieux de la montagne. Le magnifique haïku de Buson nous paraît dès lors plus "naturel".

Alors, la métaphore est-elle réellement interdite dans le haïku? Comme d'habitude, il n'y a pas de réponse tranchée. Si la métaphore est lourde et grandiloquente, je dirai sans hésiter qu'elle n'a pas sa place dans le haïku. Difficile d'y caser un "Ô temps! suspend ton vol" (désolé Alphonse!) sans verser dans le ridicule achevé.

En revanche, si en un ou deux mots la métaphore permet de multiplier les significations (la polysémie) et d'entretenir le flou, si elle permet d'y condenser ce qui serait autrement trop long et ferait exploser les dix-sept à dix-huit syllabes du haïku, alors elle est admissible.

Une autre condition: elle ne doit pas être obscure. La métaphore dans le haïku ne doit pas emmener vers l'hermétisme, bien au contraire. Elle doit éclairer sans éblouir, enluminer sans monopoliser l'attention.

Si ces deux conditions sont réunies, je n'hésite pas à employer une métaphore, après avoir toutefois vérifié que je ne pouvais vraiment pas faire autrement. La métaphore ne doit pas en effet devenir une solution de facilité. Il existe presque toujours un moyen de s'en passer. Ce n'est qu'en dernier ressort, ou lorsqu'elle est particulièrement heureuse (comme dans l'arbre d'Issekiro) que je l'emploie.

Ce n'est que ma conception, et d'autres haïjins pourront la contester. Ce n'est qu'une étape sur mon itinéraire dans l'écriture et je ne prétends nullement détenir une quelconque vérité. Mieux: je critiquerai peut-être moi-même cet article dans quelque temps...
 
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commentaires

G
Haïkus fort bien réussis. Bravo !<br /> Ghis<br />  
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R
Ghis, relis l'article ... ce sont des haîkus de Maîtres japonais classiques. Ils peuvent être réussis!