20 août 2006
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Il y a longtemps que je m'intéresse à la calligraphie chinoise et japonaise, ainsi qu'à l'art du lavis, notamment la peinture de paysages chinoise (shan shui, littéralement "montagne et eau") et la peinture à l'encre japonaise (sumi-e).
J'apprécie notamment la sobriété de cet art, où seul l'essentiel est retenu et où la représentation méticuleuse d'un détail (un brin d'herbe, un oiseau ...) suffisent à représenter le tout (un paysage immense).
Totalement différente de la peinture occidentale, la peinture chinoise ou japonaise est plus importante par ce qu'elle laisse à imaginer, par les vides qu'elle laisse sur le support, que par ce qu'elle représente. Et je trouve cela fascinant. Cela confine parfois à l'abstraction: ne conserver qu'une ou deux lignes de force qui constitue l'essence de la chose représentée. En ce sens, la calligraphie, spécialement la calligraphie chinoise, est une véritable abstraction du réel, chaque caractère (sinogramme) représentant une chose ou une idée. C'est un peu moins vrai pour le Japonais, où deux syllabaires (hiragana et katakana) coexistent avec les caractères empruntés à la Chine.
La parenté entre la peinture extrême-orientale et le haïku est dès lors évidente: même sens de l'essentiel, même art consommé de l'ellipse, même culture du moins pour en montrer (ou dire) plus. Du reste, bien des Maîtres du haïku étaient également des calligraphes renommés comme Ryokân ou Chiyo Ni, sans parler du grand peintre Buson.
Un poème se doit d'être soigneusement calligraphié et constitue un présent de choix. De même, peinture et poème peuvent se répondre, s'enrichir mutuellement dans un jeu fécond et sans fin de miroirs. Dans le cas d'un haïku et d'une peinture, cela s'appelle un haïga. C'est un art difficile, car la peinture ne doit pas être une servile et littérale illustration du poème, qui ne doit pas pour sa part être une simple légende de la peinture.
Calligraphie et peinture à l'encre se confondent, dans la mesure où tous deux font appel aux mêmes outils, les "quatre trésors du Lettré": le papier, les pinceaux, l'encre (le plus souvent en bâtons) et la pierre à encre. La technique, d'après ce que j'en sais, est également la même et fait appel à la maîtrise du souffle et à un esprit serein, indispensable car le trait doit jaillir, parfait, du premier coup. Aucune retouche n'est possible. Une exigence incroyable.
Il y a quelque temps, Sounya Planes laissait un commentaire sur Manteau d'étoiles, ce qui m'a permis de découvrir son blog Trace et signe, ainsi que sa galerie sur Artmajeur. J'ai immédiatement aimé son art, enraciné dans la tradition transmise par son père, lui-même peintre et calligraphe, mais également nourri d'influences abstraites qui donnent à ses oeuvres un caractère unique.
Sounya aime aussi les mots, et chacune de ses traces est accompagnée sur son blog d'un poème dont elle est indissociable.
Je n'en dirais pas plus, n'étant pas critique d'art, j'espère simplement vous avoir donné envie de rendre visite à Sounya et à suivre de près ses traces et signes. N'hésitez pas à lui laisser un message sur son blog ou le livre d'or de sa galerie. Bonne visite!
J'apprécie notamment la sobriété de cet art, où seul l'essentiel est retenu et où la représentation méticuleuse d'un détail (un brin d'herbe, un oiseau ...) suffisent à représenter le tout (un paysage immense).
Totalement différente de la peinture occidentale, la peinture chinoise ou japonaise est plus importante par ce qu'elle laisse à imaginer, par les vides qu'elle laisse sur le support, que par ce qu'elle représente. Et je trouve cela fascinant. Cela confine parfois à l'abstraction: ne conserver qu'une ou deux lignes de force qui constitue l'essence de la chose représentée. En ce sens, la calligraphie, spécialement la calligraphie chinoise, est une véritable abstraction du réel, chaque caractère (sinogramme) représentant une chose ou une idée. C'est un peu moins vrai pour le Japonais, où deux syllabaires (hiragana et katakana) coexistent avec les caractères empruntés à la Chine.
La parenté entre la peinture extrême-orientale et le haïku est dès lors évidente: même sens de l'essentiel, même art consommé de l'ellipse, même culture du moins pour en montrer (ou dire) plus. Du reste, bien des Maîtres du haïku étaient également des calligraphes renommés comme Ryokân ou Chiyo Ni, sans parler du grand peintre Buson.
Un poème se doit d'être soigneusement calligraphié et constitue un présent de choix. De même, peinture et poème peuvent se répondre, s'enrichir mutuellement dans un jeu fécond et sans fin de miroirs. Dans le cas d'un haïku et d'une peinture, cela s'appelle un haïga. C'est un art difficile, car la peinture ne doit pas être une servile et littérale illustration du poème, qui ne doit pas pour sa part être une simple légende de la peinture.
Calligraphie et peinture à l'encre se confondent, dans la mesure où tous deux font appel aux mêmes outils, les "quatre trésors du Lettré": le papier, les pinceaux, l'encre (le plus souvent en bâtons) et la pierre à encre. La technique, d'après ce que j'en sais, est également la même et fait appel à la maîtrise du souffle et à un esprit serein, indispensable car le trait doit jaillir, parfait, du premier coup. Aucune retouche n'est possible. Une exigence incroyable.
Il y a quelque temps, Sounya Planes laissait un commentaire sur Manteau d'étoiles, ce qui m'a permis de découvrir son blog Trace et signe, ainsi que sa galerie sur Artmajeur. J'ai immédiatement aimé son art, enraciné dans la tradition transmise par son père, lui-même peintre et calligraphe, mais également nourri d'influences abstraites qui donnent à ses oeuvres un caractère unique.
Sounya aime aussi les mots, et chacune de ses traces est accompagnée sur son blog d'un poème dont elle est indissociable.
Je n'en dirais pas plus, n'étant pas critique d'art, j'espère simplement vous avoir donné envie de rendre visite à Sounya et à suivre de près ses traces et signes. N'hésitez pas à lui laisser un message sur son blog ou le livre d'or de sa galerie. Bonne visite!