Ca va un peu mieux aujourd'hui, pas la forme olympique, mais j'arrive au moins à aligner deux idées. Je réalise d'ailleurs que j'étais si peu en état hier que j'ai laissé passer sans les commenter deux événements, dont l'un me tient particulièrement à coeur en tant que jeune papa.
Ca y est: la méthode globale est morte. Ouf! J'ai tellement cotoyé de petits camarades annonant leur pages et à l'orthographe aléatoire, j'ai tant vu de gamins dans mon entourage lisant un mot pour un autre et tout aussi incapables de l'écrire correctement. Je sais que je vais m'aliéner de nombreux instituteurs (on dit maîtres des écoles maintenant je crois) ultra-progressistes, mais franchement, on n'a encore rien trouvé de mieux que B-A, BA pour apprendre à lire correctement. Et une lecture aisée et fluide, c'est le

premier pas vers l'amour de la lecture et l'écriture qui va avec. C'est peut-être trop simple pour les partisans des méthodes globales et semi-globales, mais le fait est là: nos enfants cesseront enfin de faire la fortune des orthophonistes. Du reste, ce n'est sans doute pas un hasard si la méthode que j'ai utilisée pour apprendre à lire, la bonne vieille
méthode Boscher (chez Belin), est toujours éditée de nos jours. Je suis tombée dessus à la FNAC il y a deux mois, et je l'ai achetée pour mon fils, bien décidé à lui apprendre les rudiments de la lecture avant que le massacre ne commence. L'abandon de la méthode globale m'ôte une grande source de stress: je n'aurai pas à chercher une maternelle ne pratiquant pas cette "chose" (restons polis).
Et le rapport avec le haïku? Simple: un enfant qui a plaisir à lire tendra à écrire de même. Hors, les enfants ont des dispositions naturelles pour le haïku. Leur esprit est neuf, pas encore encombré de clichés. Ils sont très observateurs et restituent à merveille ce qu'ils ont vu, avec la merveilleuse franchise de ceux qui n'ont pas encore peur du regard des autres et sans fioritures inutiles. Enfin, lorsqu'ils trouvent une image, c'est avec un naturel et une fraîcheur tels qu'on peut bien leur pardonner d'en utiliser, alors que c'est en principe interdit dans le haïku. Des exemples? Il suffit de faire un
recherche pour découvrir des haïkus étonnants et constater le parti que tirent certains instituteurs du format réduit de ce poème, idéal pour les enfants. Faites ainsi un tour à
l'école de Martigny, vous en reviendrez avec un sourire aux lèvres.
Et puis il y a 25 ans, John Lennon était assassiné en bas de chez lui, le 8 décembre 1980. J'étais en Math Sup à l'époque, et John venait de sortir un album après cinq années de silence. Je discutais souvent des Beatles, dont je suis un fan absolu, avec un autre fan de la même classe. C'est lui qui m'a appris la nouvelle le 9 décembre au matin avant le cours de math, et je me souviens que j'ai eu du mal à le croire. Le côté affectif du fan de base m'est généralement très étranger, mais là, j'ai eu l'impression de perdre un grand frère. J'ai tant écouté les chansons du groupe, en particulier celles de John qu'elles font partie de moi.
Nowhere Man,
Girl,
Strawberry fields,
All you need is love et tant d'autres. Son assassin vient de
s'exprimer sur son acte, et c'est hallucinant.
John est-il mort pour autant? Pas sûr ...
les balles d'un fou
n'arrêtent pas les rêveurs
dans les champs de fraise