Le blog haiku de Richard consacré à la poésie, en particulier au haïku et au senryu, un style de poème court venu du Japon. Mon itinéraire dans l'écriture, une présentation des maitres du haiku et mes propres haikus et senryus au fil des jours.

Epousailles ou fusion?

En écrivant le haïku d'hier, j'avais bien conscience d'y insérer une métaphore qui pourrait faire louper un battement de coeur aux tenants de l'orthodoxie. En principe,on n'insère pas de métaphore dans un haïku. J'ai eu l'occasion de développer ma position sur la question ici.

J'ai écrit mon haïku avec spontanéité. C'est comme cela que je préfère écrire, suivant en cela le précepte de Santoka: tout ce qui n'est pas réellement présent dans le coeur ne relève pas du haïku.

Le verbe "épouser" s'est donc naturellement imposé pour rendre au mieux ce que je voyais. Je reconnais toutefois, en plus de la métaphore, un léger cliché. Je vous propose donc aujourd'hui cette variante:

horizon crayeux -
la terre et le ciel se fondent
quelque part vers l'ouest

Cela faisait longtemps que je n'avais pas proposé un sondage
En voici donc un: relisez les deux versions, voyez ce que l'une et l'autre fait résonner en vous et dites-moi laquelle vous préférez et pourquoi.
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P
Bravo pour cette version. Elle me semble parfaite.
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R
Merci!A bientôt,Richard
Y
Bonsoir Richard,<br /> Toujours intéressant de venir guigner sur ton site. Moi, je préfère le second parce que la métaphore de la premère version est un peu grosse!<br /> Enfin, je pourrais aussi te proposer:<br /> <br /> horizon crayeux -<br /> ciel et terre se confondent<br /> quelque part vers l'ouest<br /> <br /> Mais tout compte faite, ce sera ta version qui sera toujours la meilleure...<br /> Amitiés,<br /> Yves<br /> <br />
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R
Bonsoir Yves,j'aime beaucoup ta version!La première version ... j'en reparlerai plus tard.Amitiés,Richard
I
Moi, je préfère le haïku d'origine... Pour moi, l'image de l'union du ciel et de la terre est plus évocateur, même s'il est moins "objectif". Ce qui me touche, c'est ta vision subjective justement... ton émotion... :-)<br /> Bonjour... et encore bravo pour ce blog, et pour ton travail de haijin.
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R
Bonjour Isabelle,eh oui, c'est sa raison d'être, cette union ciel-terre. C'est en partie pour ça que je l'avais retenue, l'autre raison tenant aux sonorités, plus douces sur la fin du mot "épousent"  et correspondant pour moi à ce flou lorsque l'on ne sait plsu où est le ciel, où est la terre.Merci de ta visite et de tes compliments.Amicalement,Richard
N
N'ayant aucune culture classique du haïku, mais essayant d'en écrire par moi-même (cherchons l'erreur...), je dois avouer que la première version me parle plus que la seconde.<br /> A la base j'écris, aussi bien de la prose que de la poésie. La métaphore est depuis longtemps un outil stylistique dont j'aime user et abuser.<br /> Le haïku est un art si ancien qu'il doit bien avoir évolué (il me semble que tu en as parlé dans un de tes précéndents articles). De même que la poésie s'est modernisé, acceptant des nouveautés stylistiques qui auraient passé pour hérésies par le passé (ne serait-ce que l'apparition du vers libre), le haïku ne pourrait-il pas connaître de nouvelles libertés ? Comme l'inclusion d'une métaphore par exemple.<br /> J'ai conscience de pouvoir choquer par ce point de vue, dès ma première apparition dans les commentaires, mais tout art doit évoluer (sans perdre son intemporalité d'une certaine façon bien sûr). <br /> Loin de moi l'envie de lancer une polémique, j'apporte juste le point de vue d'un apprenti-haïjin totalement néophyte...<br /> <br /> Amitiés<br /> <br /> Nicolas B. Wulf
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R
Bonjour,ne cherchon pas l'erreur parce qu'il n'y en a pas! Il faut bien commencer un jour, aussi bienvenue!Je partage tout à fait votre analyse de l'évolution des genres. Ne serait-ce qu'en raison de l'évolution du monde depuis Bashô (17 è siècle tout de même), il est impossible d'écrire comme à l'époque classique. Je ne parle même pas de leurs inspirateurs chinois du 12è siècle ...Belle réflexion, et je vous encourage à continuer à écrire des haïkus. Si vous y réfléchissez autant, cela ne peut que donner des résultats intéressants tôt ou tard.Je suis allé faire un petit tour chez vous. SI je puis me permettre un conseil: ne dites pas tout. Laissez au lecteur une certaine liberté d'interprétation. C'est tout le secret du haïku: en dire beaucoup plus entre les mots qu'avec les mots.A bientôt,Richard
M
Bonjour Richard. De toute façon, la première version est nettement la meilleure : j'entends une chanson (pourquoi ne s'épousent-ils pas ?)<br /> Le mot "se fondent" (fusion ? métaphore ?)<br /> Sans métaphore : "se rejoignent" ? et encore !
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R
Merci Marcel. Je crois qu'on entend tous les deux  la même chanson ...Amicalement,Marcel